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Porte ton sac, porte ta vie: Ultreia!

4 mai 2011

Le poncho

Un élément primordial dans la mochila est le poncho. Souvent TRES volumineux, ce bout de plastique a cette double capacité de vous procurer une grande sensation de bien-être au début pour ensuite vous rendre complètement chèvre!   

Je déclare le concept du "poncho" la plus grande arnaque jamais organisée par les grandes enseignes de sport. Eh oui, ce sac poubelle ambulant a un coût et les malheureuses personnes qui pensent qu'un prix élevé singnifie qualité, et bien ces personnes vont avoir de drôles de surprises. En effet, en bonne consommatrice, j'ai acheté un poncho qui me paraîssait révolutionnaire: loin de se transformer en parachute au premier coup de vent, il épousait parfaitement la forme du sac et du corps à l'aide d'une fermeture éclaire. Evidemment, les matériaux utilisés étaient issus des dernières technologies et le prix était très joli à voir! 

Quand il pleut des cordes sur les chemins, rien de tel pour se maintenir au sec que ce poncho de rêve. Je riais au début car mes compagnons de voyage n'en étaient restés qu'à l'ancienne version volante du produit et luttaient pour le maintenir sur le sac. Nous ressemblions à des myrtilles géantes multicolores et il était assez aisé de nous repérer dans les collines de Galice. La nature a très vite eu raison de la technologie et à la fin de la journée, nous nous amusions à compter le nombre de poncho déchirés et transformions les lambeaux de plastique en chapeaux de pluie :)

Le mien aura résisté durant tout le voyage.... mais à quel prix! Bien que la toile ne se soit pas déchirée une seule fois, je sais pas comment, mais à la fin de chaque jour de pluie, je me trouvais trempée jusqu'aux os, comme si je m'étais baladée sans me couvrir. 

Au final, l'épisode du poncho nous a réellement fait prendre conscience que nous ne pouvions pas faire face à Dame Nature.... Dans les situations difficiles, nous nous retrouvons tous à égalité, peu importe d'où nous venons.

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25 décembre 2010

La siesta

Un instant privilégié et surtout incontournable sur le chemin est évidemment la siesta. Les pèlerins ont beau venir des quatre coins du monde, ils sont peut-être issus de cultures diverses et variées, rien n'y fait..... La siesta espagnole exerce inexorablement sur tous son pouvoir hypnotisant. Que ce soit au bord du chemin, à l'ombre d'un vieil arbre, à côté d'un ruisseau, dans la fraîcheur d'un albergue, sur un banc public... la siesta est le grand moment de la journée que tout le monde attend. C'est un dénominateur commun qui réunit toutes les cultures dans la péninsule ibérique et qui rassemble petits et grands.

Elle a généralement lieu aux heures les plus chaudes (vers 14h) et se prolongera volontiers jusqu'à la fin de l'après midi. Elle sera d'autant plus appréciée après un bon repas et sera plus efficace que le meilleur des médicaments pour guérir courbatures, pieds meurtris et autres tendinites en tous genres. 

De toutes les traditions espagnoles, la siesta est de loin la plus respectée. 

6 décembre 2010

La technologie a du bon

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Il y a des jours où je me dis qu'il est fort agréable d'être né au 21eme siècle. Essayez 

d'imaginer un instant les pèlerins qui vivaient au 16eme siècle.... A cette époque, les sacs à dos, les duvets ou même les chaussures de marche n'existaient pas. Imaginez la douleur qu'ils ont pu ressentir en franchissant le col de O Cebreiro en plein hiver. 

Aujourd'hui, nous avons une petite merveille qui résout tous nos problèmes: Decathlon! Non seulement il propose un équipement performant mais en plus, il réduit le poids de cette performance d'une façon extraordinaire. Prenez les duvets par exemple: avant, un duvet un peu chaud pouvait peser jusqu'à 2kg. Aujourd'hui, les ultra light ne pèsent que 400g !!! Une prouesse exceptionnelle. Tout est devenu ultra léger et plus pratique. On ne s'en rend pas forcément compte en partant, mais le moindre gramme est d'une importance capitale pour le pèlerin... Pour une femme adulte, le poids du sac ne doit pas dépasser les 8kg, alors, si on peut gagner quelques kilos en possédant des objets plus légers c'est toujours ça de pris! 

Marcher sur les chemins de St Jacques est ainsi devenu une aventure accessible à tout le monde: la technologie a du bon!

9 septembre 2010

Les petites « crottes » du Camino

 

Non, je ne vais pas parler « excréments » dans cet article… Les petites crottes désignent ici les micro-sacs de randonnée (2 ou 3 litres) portés par les paresseux du Camino de Santiago. Ils ne contiennent généralement qu’une petite bouteille d’eau, font la fierté de leur propriétaire et l’exaspération des autres pèlerins.

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Vous pouvez vous demander pourquoi il existe cette animosité de la part des pèlerins traditionnels envers ce genre de personnes… pour vous expliquer, je vais devoir élargir le sujet en vous décrivant un stéréotype bien connu: le « tourigrino ».Le tourigrino 

(tourista + perigrino) ne parcourra évidemment pas les chemins de Saint Jacques dans leur totalité car il juge cette petite randonnée sympathique sur une centaine de kilomètres mais au delà, il la considère une perte de temps et d’énergie. Il est jeune retraité et faire les chemins de Saint Jacques est un rêve de jeunesse. L’année jacquaire est l’occasion rêvée d’enfiler ses nouvelles baskets de marche (un bel oxymore) pour une semaine de folie sportive… Une semaine ? Et oui, le but ultime du tourigrino est de recevoir la fameuse Compostela, un diplôme délivré par l’Eglise pour les pèlerins qui ont parcouru au moins les 100 derniers kilomètres du pèlerinage à pied… et à une vitesse de 20 petits kilomètres par jour, le tourigrino arrivera frais et dispo à la ville sainte en 6 jours.

Pour réussir ce plan magistral, il partira donc de la ville de Saria et aura préparé son 

aventure avec méthode. Son équipement sera flambant neuf et à la pointe de la technologie:un tee-shirt moulant pour ces dames en tissu synthéticosportivoantitranspirant J avec un pantalon moulant noir de la même matière. Le couvre-chef sera une casquette de golf, celles qui n’ont qu’une visière et rien pour couvrir la tête (cherchez l’erreur). Ses chaussures seront d’autant plus ridicules qu’elles auront été achetées deux jours avant de partir, seront neuves et ne seront que de simples baskets faites pour les courtes marches (pour mieux comprendre ces sarcasmes, lire l’article sur les chaussures de marche… et comprenez mon aberration). Ces dames auront pensé à se rendre au salon de coiffure la veille du départ pour un magnifique brushing et partiront maquillées de frais chaque matin (là encore, cherchez l’erreur). Enfin, la cerise sur le gâteau, l’élément indispensable à la survie du tourigrino : les deux bâtons de marche nordique quechua qui marqueront le pas, histoire de faire « pro ».

En lisant le début de cet article, certains penseront surement que je m’attache trop à l’aspect matériel de la chose et que je ne laisse pas leur chance de s’en sortir à ces pauvres bougres, qui n’ont peu être pas la même expérience de la marche que les autres. D’autres diront que je n’applique pas la charité chrétienne qui devrait avoir cour dans un pèlerinage et d’autres encore souriront en se demandant si je n’exagère pas et si ce genre de personne existe réellement. Voilà pourquoi, je ne vais pas m’arrêter là et vais poursuivre l’analyse de cette nouvelle catégorie de pèlerins… Pourquoi et surtout comment ces gens arrivent-ils à exaspérer les plus sains et ouverts d’esprit ?

Tout d’abord pour des raisons pratiques. En effet, le tourigrino refuse l’effort et fais donc porter son sac d’étape en étape par des compagnies spécialisées dans le domaine (un business très lucratif soit dit en passant). Il se contentera de porter sa petite crotte et sa petite bouteille durant la journée (jusque là, tout va bien, chacun fait comme il veut). Mais là où nous pèlerins jetons les yeux au ciel est lorsque, ayant pris une longueur d’avance sur ceux qui portent leur gros sac, le tourigrino se livre à un habile exercice de transformisme dans le bar du village étape. Le taxi aura pris soin de ne pas déposer son sac dans l’albergue mais plutôt dans le bar le plus proche pour que le tourigrino puisse le récupérer en douce et arriver tel un martyr au refuge des pèlerins et se voir ainsi gratifier un lit pour la nuit. L’intérêt dans cette affaire est que les auberges ne possèdent qu’un nombre restreint de places et en Espagne, il règne la loi du « premier arrivé, premier servi ». Le tourigrino n’aura donc pas à se soucier de l’endroit où il devra poser son baluchon car, grâce à cet ingénieux stratagème, il aura vite fait de prendre la place de personnes plus méritantes. Où se trouve l’esprit du Camino ici ?

Ensuite, pour des raisons spirituelles. En effet, le tourigrino ne chemine pas dans un esprit de pèlerinage mais plutôt dans une optique de balade. Je ne blâmerai pas ce choix car nous avons chacun des raisons différentes qui nous poussent à partir vers Santiago. Ce qui en revanche me chagrine c’est le manque de respect d’une manière générale de ces personnes. Le tourigrino aime parler fort avec ses amis et marcher en groupe de 15… Pour les autres qui cherchent durant ce pèlerinage un peu de repos spirituel et de la tranquillité, ce brouhaha permanent aura le don de les agacer au plus haut point : on quitte l’agitation de la ville pour la cacophonie des retraités, quelle joie !

Enfin pour des raisons de politesse. Vous ne le savez peut-être pas mais sur les chemins, il existe une sorte de code de conduite entre pèlerins. La politesse est chose naturelle entre tous et le respect de l’autre est primordial : par exemple, on se dit bonjour même si l’on n’est pas obligé de marcher ensemble. Comprenez donc notre agacement à nous pèlerins lorsque les tourigrinos nous jugent trop « clodo » pour nous adresser la parole, nous snobent et tentent tout pour nous éviter. Ils n’aiment pas faire la queue et doivent toujours être servis les premiers, chose qui semblerait normal pour toute personne encore trop matérialiste et qui n’aurait pas encore eu le temps de passer par l’étape « épuration de l’esprit - spécial saint jacques ».  Ahhh, les tourigrinos, de véritables phénomènes !

 

31 juillet 2010

Le bâton du pèlerin n’est pas une décoration

 

La prochaine fois que vous croiserez un pèlerin, vous ne vous moquerez plus du bâton qui l’accompagne mais louerez plutôt son intelligence. Le bâton du pèlerin n’est pas une décoration, ce n’est pas une fioriture qui le fait passer pour un martyr… Le bâton est pour le pèlerin ce que le couteau est pour le boucher : un outil indispensable à sa vie. 

Il le soutient et l’aide à gravir les sommets les plus hauts, il le retient dans les descentes et préserve ses tendons d’un avenir pittoresque.  Oui, cette béquille permet de garder les poumons bien ouverts lors des ascensions et d’ôter une pression non négligeable sur les genoux dans les grandes pentes. Dans un contexte un peu différent, le bâton peut servir d’objet de self-défense contre des chiens trop entreprenants ou des personnes mal intentionnées.

Au fil du voyage, cet objet devient votre meilleur allié et vous ne l’échangeriez pour rien au monde. Il peut se présenter sous la forme d’un simple bout de bois que vous aurez vite fait de décorer avec des gravures et des gris-gris en tout genre (peluches, fleurs, plumes et autres trésors collectés au fur et à mesure des rencontres). Certaines 

personnes préfèreront néanmoins faire confiance aux nouvelles technologies et se muniront de bâtons faits de  carbone avant de partir sur les routes. Ces choses ressemblent étrangement à des bâtons de ski à la différence que leur embout n’est pas pointu. Les marcheurs nordiques clameront qu’il est impératif de posséder deux de ces petites choses pour pouvoir constater l’effet « béquille » et préserver un équilibre en marchant mais ne vous inquiétez pas : ceci n’est qu’un argument de vente J Un seul bon bâton vous suffira pour arriver à destination !

 

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Voici quelques arguments de choc pour préférer le bon vieux bout de bois aux inventions Quechua (il faut bien que je sois un peu subjective dans mes articles tout de même J) :

1)      1)  Le bâton en bois est gratuit : je vous rappelle que le pèlerin fait son pèlerinage dans un esprit de dépouillement. Toute dépense superficielle qui peut être évitée est la bienvenue : allez en forêt avant votre départ et taillez vous votre bonheur !

 

  2)  Il devient une œuvre d’art : après maintes décorations, le bois brut se transforme en un souvenir éternel. A votre retour, vous n’aurez pas cœur à l’abandonner parmi les autres équipements de randonnée et vous vous rappellerez chaque jour de votre aventure avant d’aller travailler (car le bâton aura évidemment été placé dans le porte parapluie situé à l’entrée de votre appartement)

3)     3)  Il est pratique : vu qu’il est unique, vous n’aurez pas à perdre 10 minutes chaque matin dans les albergues pour le retrouver au milieu de dizaines de bâton Quechua, tous identiques.

 

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19 juillet 2010

la "thérapie du bitume"

La veille du départ, nous nous faisons tous des films sur le déroulement du voyage, la beauté des paysages et même des personnes que nous pourrions rencontrer. Evidemment, notre imagination se voit bien souvent dépassée par la réalité.... pour le meilleur comme pour le pire.

Pour le meilleur car les paysages sont à couper le souffle et leur beauté dépasse l'entendement. Le décor change tous les 500 mètres et vous rencontrez sur 800km tous les climats possibles et imaginables (du désert de la Meseta vers la brume de Galice en passant par les montagnes Pyrénéennes).

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Pour le pire maintenant... en partant, j'imaginais les chemins de Saint Jacques des petits sentiers de terre perdus au milieu des forêts, un chemin entièrement vierge de toute civilisation. Je me suis malheureusement trompée... En effet, le progrès n'a pas échappé à l'Espagne et ce magnifique pays a vu son territoire se transformer en une autoroute géante pour les poids lourds. Le bitume a pris possession du désert, les "autopistas" ont fleuri entre les grandes villes et les chemins de Saint Jacques qui passaient par là en ont pâti.

Ô toi pèlerin qui cherchais à te réconcilier avec mère Nature et quitter le monde moderne, tu vas devoir apprendre à apprécier la dureté de ce bitume. Tu devras louvoyer avec les autoroutes, marcher de longues heures sur ce sol brûlant. Ce voyage sera pour toi l'occasion de réaliser à quel point notre folie du développement mutile notre terre et ton coeur saignera à l'approche des grandes villes.

Tu n'es plus dans la voiture qui file à toute vitesse sur les grandes voies, tu es à pied et tu as le temps de constater la laideur des périphéries. Tu sais qu'elles sont nécessaires à l'évolution de la société mais ton coeur pleure et tu te dis: qu'est-ce-que nous sommes en train de faire? Oui, tu vas te retrouver face à une réalité bien triste que peu de personnes réalisent. Les gens vivent dans le centre de la ville, dans des quartiers bien léchés où les arbres et les fleurs apportent une touche de couleur à des 

bâtiments somptueux. Mais toi, tu mets presque 2h pour entrer dans des villes telles que Burgos ou Leon et tu as le temps de contempler ces grands bâtiments d'usine et ces pelles mécaniques... 

Même à la campagne, le bitume te rappelle notre folie. Les chemins se situent souvent sur les grands axes routiers et tu te vois forcé de marcher sur la bande d'urgence des autoroutes dans certaines parties de la Meseta. Entre les villages aussi, les petites routes bitumées seront ton quotidien. Tu devras apprendre à faire avec.

Je te décris un paysage peu idyllique certes mais je ne veux pas que tu te voiles la face et que tu penses que notre civilisation respecte toujours l'environnement. El Camino de Santiago doit être un électrochoc qui nous ouvre les yeux sur les conséquences de notre folie des grandeurs.

Mais ne t'inquiète pas pour autant, le chemin n'est pas non plus complètement pollué par le bitume. Tu trouveras satisfaction dans de nombreux paysages encore sauvages :)

3 juillet 2010

No pain, no glory!

no_pain_no_gloryLes devises du Camino sont variées mais la plus populaire reste bien: "No pain, no glory!"

Comment expliquer ce maître mot qui fait sourire ceux qui sont arrivés à destination et pleurer ceux qui viennent de commencer?

Marcher 800km n'est pas quelque chose d'anodin pour nos petits petons et le stade "ampoules" reste malheureusement un passage obligé. Rien n'y fait: les bonnes chaussures, les nouvelles chaussettes Quechua anti-ampoules, les crèmes.... rien de tout cela ne pourra vous préserver de ces invités de la dernière heure. Mais ne vous inquiétez pas! Généralement, la phase critique dure une semaine et après, vos pieds deviennent solide comme le roc! Il faut juste être patient et faire un peu de couture tous les soir (avec une aiguille et un fil). 

Cependant, votre pire ennemi n'est pas là où vous pensez... Les ampoules ne sont rien à côté de T........ la maudite => la tendinite! Oui, elle est vicieuse et peut vous gâcher votre aventure. D'où vient d'elle? Généralement, elle est dû à une hydratation insuffisante, une pression trop forte sur les tendons dans les descentes, un sac à dos trop lourd ou une démarche inadéquate.... J'en ai fait les frais mais je pense que je m'en suis tirée à bon compte. 

Au départ, mon sac était bien trop lourd pour le reste de mon corps et 3 tendinites ont pointé le bout de leur nez: une au genou et une à chaque talon. C'est douloureux, très douloureux même... Mais vous savez que vous devez quand même avancer jusqu'à la prochaine étape donc vous ne vous reposez pas. La douleur s'amplifie à une vitesse insoupçonnée et peut vous immobiliser dans une ville pour plusieurs jours. Heureusement, il y a plusieurs solutions pour y remédier. 

1: boire, boire, boire.... même si vous devez passer vos nuits aux commodités

2: le bi-profénide: le remède miracle pas cher du pèlerin (anti-inflammatoire)

3: les massages au Voltaren (trouvez vous une âme charitable pour vous masser et c'est le bonheur)

4: la siesta, vous ne bougez pas et votre corps récupère tranquillement

5: Un bain de pied spécial "peregrino": eau+sel+vinaigre Trempez vos pieds 5 minutes, sortez les quelques instants et réitérez l'opération trois fois :) le jour suivant, vous volerez! 

Les premiers jours, vous aurez aussi du mal à faire un pas devant l'autre... monter-descendre un escalier relèvera de l'exploit.... Vous ressemblerez à un automate mal huilé, un canard hors de sa mare mais c'est un passage obligé avant l'assouplissement des muscles (je parle en connaissance de cause^^).

On dit souvent à une jeune fille: "Il faut souffrir pour être belle"... Ici, nous pourrions transformer cet adage et dire "Il faut souffrir pour être sanctifié"!

3 juillet 2010

Pourquoi le bâton du pèlerin est-il interdit dans le dortoir?

homme_ronflantDormir dans des albergues pendant près d'un mois implique beaucoup de promiscuité et tous les petits inconvénients qui vont avec...

Exemple fatal: les ronfleurs.

Plus communément appelés "Pavarottis" par les pèlerins, ces créatures sont une expérience incontournable du chemin. Evidemment, il est sûr que si l'on dort dans un dortoir de plus de 50 personnes et que la moitié de ses habitants ont plus de 50 ans, il y a une très forte probabilité pour qu'il y ait au moins un ronfleur dans la salle. Une nuit avec des ronflements, ce n'est pas agréable mais on fait avec... par contre, au bout d'une semaine, la fatigue se transforme en exaspération et vous commencez à avoir des envies de meurtre...

A ce stade là, vous avez deux remèdes pour palier à ce mal: les boules quies et le bâton du pèlerin.

En ce qui concerne les boules quies, soyez malin et pensez à acheter les plus puissantes car je peux vous jurer que même si j'avais préparé mon coup, certains tracteurs arrivaient quand même à me réveiller à 3h du matin.

Après, si rien n'y fait vous avez toujours le bâton, gniark gniark :) Pour l'avoir expérimenté, j'atteste de la grande efficacité de ce dernier. Vous ne voyez pas comment? Et bien, pour faire court, le bâton est comme une main télescopique. Plus besoin de vous lever pour faire bouger le ronfleur, le bâton s'en chargera (un bon petit coup sur la bedaine et le tour est joué). Je pense cependant que certains en ont eu un usage un peu abusif car à l'entrée des albergues suivants, il était marqué: "Interdit d'entrer dans le dortoir avec son bâton, veuillez le laisser à l'entrée SVP" ;)

3 juillet 2010

les albergues de Galice

36867_1537400154415_1217193913_1494354_6882394_nLes albergues de Galice méritent que l'on s'attarde un peu sur eux tellement leur fonctionnement est.... surprenant. 

La Douche:

Cela a commencé dès mon arrivée dans cette région, à O Cebreiro. Imaginez: après une journée de marche éprouvante, la seule chose à laquelle vous pensez en est de vous délasser sous une bonne douche bien chaude. Ce jour là j'étais particulièrement fatiguée et imaginez ma surprise lorsque je suis entrée dans les "aseos mujeres".... pas de portes aux douches. De nature très pudique, j'ai immédiatement senti le ciel me tomber sur la tête, j'allais devoir me laver devant de parfaites inconnues.... la poisse!! Peut-être certains ne comprendront pas ma révulsion pour ce genre de pratique mais comprenez que s'exhiber de la sorte peut vous faire repenser à deux fois avant de prendre votre douche. Lasse et consciente qu'à l'avenir tous les albergues seraient pareils, j'ai finalement décidé de ravalé ma fierté et de prendre ma douche devant ces demoiselles.

En y repensant, il y a un côté comique à cette situation: vous êtes sous votre douche et tout le monde vous voit en allant au toilettes, en se brossant les dents ou en faisant sa lessive.... vous êtes l'attraction du moment :)

La Cuisine:

Autre chose plus surprenante encore: la cuisine! Oui, oui! Normalement, la cuisine est l'endroit favori du pèlerin car il peut laisser cours à son imagination tout en mangeant pour un prix raisonnable (moins cher qu'au restaurant en tout cas). Imaginez donc sa déception voire sa frustration lorsqu'il entre en Galice... En effet, bon nombre des albergues de la région sont neufs, idem pour leurs cuisines. Le seul hic dans tout cela est que ces petits bijoux de la technologie sont vides!! Pas une casserole, pas une petite cuillère pour réchauffer la popotte^^ Combien de fois nous sommes nous fait avoir par cette blague? Vous lisez dans votre guide que le refuge est équipé donc vous passez au supermercado avant d'y aller et vous vous retrouver avec de la nourriture qui doit cuire... mais pas une seule poêle pour la préparer!!!! Arg... dans ces moment là, vous vous sentez bête et vous avez la nostalgie des camps scouts où un bon feu de bois résolvait votre problème.

La manie de l'hygiène:

Grande nouveauté en entrant dans cette région: le soir, vous avez droit à des espèces de draps d'hôpitaux en papier (façon tissu de bloc opératoire) pour prétendre à une certaine "hygiène"... hihi, ne pas attraper les poux du pèlerin précédent vous voulez dire? Il est vrai que nous dormons simplement dans nos duvet et qu'il est assez agréable d'avoir une sensation d'asepsie.

De plus, obligation de retirer les bottines avant de pénétrer dans le dortoir.... "Aillez l'extrême obligeance de considérer présence de vos voisins et de ne pas les asphyxier" est le message sous entendu par là.

 

3 juillet 2010

l'albergue

35997_403067802513_684407513_4528700_3910763_nA l'issue d'une longue journée de marche, la vue de cet écriteau vous fait pousser un long soupir de soulagement. 

L'albergue est le mot espagnol qui désigne le refuge du pèlerin. La plupart du temps ils sont municipaux mais peuvent aussi être dirigés par l'Eglise(paroquial) ou des particuliers (privado~pension). 

Vu que l'année 2010 est une année Jacquaire et que l'affluence de pèlerins augmente incroyablement vite, le Gouvernement a fait construire de nouveaux albergues tout le long du Camino Francès. Pour cette raison, des amis brésiliens ont eu la riche idée de l'appeler: "el camino Rolls Royce" du fait de son aménagement privilégié. Le pèlerin n'a plus à se soucier du lieu ou il va poser son baluchon le soir car les albergues abondent et le mot réservation n'existe pas: c'est la loi du premier arrivé premier servi. J'aime cette devise.... Vous comprendrez pourquoi dans un prochain article.

Personnellement, j'ai préféré l'albergue paroquial. Non pas parce qu'il fonctionne par donations mais plutôt parce qu'il possède le véritable "esprit" du Camino. Vous êtes accueilli par des hospitaliers de choc (d'anciens pèlerins bénévoles) et vous vivez une expérience unique. Vous avez droit à un repas communautaire le soir, vous rencontrer et partager beaucoup avec les gens. Les bénévoles ont toujours un sourire pour vous et feront toujours leur possible pour rendre votre soirée inoubliable... et ce gratuitement, sans attendre quoi que ce soit en retour. Les expériences vécues dans ces refuges ne peuvent pas être décrites par écrit car les mots me manquent mais elles resteront gravées dans mon coeur jusqu'à la fin de ma vie.

Si je devais recommander un albergue, ce serait celui de Grañon... Il s'agit d'une église qui a été aménagée en refuge. Il est tout simplement adorable: le décor est rassurant et chaleureux, tout est en bois avec une grande cheminée au milieu de la salle commune et vous pouvez même grimper jusqu'au clocher pour admirer le coucher du soleil. Pour entrer dans ce petit paradis, vous devez pénétrer tels des aventuriers dans des couloirs de pierre, gravir des escaliers anciens pour finalement trouver la chaleur d'un bon feu de bois. Les hospitaleros vous accueilleront avec bienveillance et les pèlerins déjà présents vous mettront à l'aise en poussant la chansonnette tout en préparant le repas du soir.

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